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Vidéo et résumé - Table ronde - Quelles perspectives de relance post Covid en Europe Centrale?

L’Europe vient d’ouvrir ses frontières intérieures et commence à décongeler l’économie. Peut-on donc déjà parler de la fin de l’épidémie ?

L’Europe vient d’ouvrir ses frontières intérieures et commence à décongeler l’économie. Peut-on donc déjà parler de la fin de l’épidémie ?

Mardi, 7 juillet, les CCI françaises de la Hongrie, de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchéquie ont organisé un webinaire pour faire un état de lieux post Covid ainsi qu’un point sur les perspectives moyen terme.

Invités : les représentants de 4 chambres CCI France à l’International, PDG représentant les plus importants investisseurs français de la région PECO :

  • Roland Bourgeois, Saint Gobain PAM
  • Jerome Cadiou, Capgemini
  • François Coste, Groupama Asigurari
  • Jean François Fallacher, Orange Polska 

Modérateur : Fabrice Martin, journaliste

 

Etat actuel est perspectives de relance

RT : l’impact sur le PIB est une baisse de 8 ou 9%. Les perspectives pour un certain rebond en 2021 montrent que la croissance reviendra, sans pourtant compenser complètement la chute de 2020. L’Etat tchèque a mis en place des mesures importantes (le chômage partiel, la flexibilisation des heures de travail, etc.) ce qui a aidé un certain nombre des entreprises. L’industrie automobile a été touchée de façon significative.

Hongrie : Le secteur automobile également très affecté. Cependant, il y a des industries qui tournent bien, notamment l’industrie pharmaceutique. Baisse PIB est significative et sera difficile à rattraper. Il y aura besoin de plusieurs années pour se remettre et de revenir au niveau du PIB de 2019.

Pologne : Les prévisions ne sont pas très positives, la croissance de 2019 sera probablement retrouvée seulement en 2021.

Roumanie : Les autorités ont bien géré la crise sanitaire. Avant la pandémie on a enregistré la meilleure croissance du PIB en UE. Maintenant on anticipe une reprise rigoureuse des activités, malgré la baisse du PIB de 5%-6% enregistré aujourd’hui, ce qui est un très bon signe.  De la part de l’Etat on a eu des aides pour les entreprises afin de préserver les emplois : retarder l’encaissement des impôts, taxes et contribution, organiser des moratoriums sur les remboursements d’emprunts (jusqu’à 9 mois), accélérer le remboursement des dettes de l’Etat aux entreprises.

 

Effets de la crise et le chômage

Hongrie : Beaucoup d’entreprises utilisent les mesures d’aides (chômage technique, etc), surtout la flexibilité des horaires sur 18 mois. Le plus de dégâts ont été enregistrés dans le secteur du tourisme, mais la reprise va probablement redresser la situation. La flexibilité du marché devrait permettre récupérer les pertes d’emploi dans les trimestres suivants. Pas de baisse des salaires anticipée.

Pologne : Augmentation du chômage assez sensible. De la parte des entreprises, il y a une grosse difficulté à trouver de la main d’ouvre en 2019, dans toutes les secteurs, surtout le tourisme et le retail. Néanmoins, il y a une très forte présence de main d’œuvre provenant d’Ukraine, sur le marché de travail.  Avec le confinement, beaucoup d’entreprises ont déployé des mesures drastiques sur les salariés, 45% des entreprises ont cessé d’employer, 15 %  ont réduit des salaires jusqu’à 50% et cessé les bonus, 15 %  des entreprises ont fait des licenciements. On a passé d’un marché de « l’employé » où il y avait une forte demande, à un marché de l’employeur.

Roumanie : Contrairement à la Pologne, il y a très peu d’immigration vers la Roumanie, le marché est entré dans la crise sanitaire avec un déficit chronique, ce qui a généré une inflation dans les salaires. Mais, la crise sanitaire va contribuer à équilibrer un peu le marché de travail privé. Toutefois, il y a des secteurs qui souffrent beaucoup, il y aussi des industries qui subissent un double choque (l’offre et la demande). Dans le domaine informatique on avait une situation tendue, que la crise a exacerbé. Mais on a mis en place des mesures d’accompagnement pour préserver les emplois, ce qui nous permettra de sortir agiles de la crise. Pas de baisse de la rémunération, car déjà aujourd’hui elle est relativement basse, 680 euro est le salaire moyen. La convergence au sein de l’UE est une nécessité pour éviter le départ des roumains à l’étranger, ce qui permettra aussi aux entreprises d’accroitre leur compétitivité. 

Tchéquie : Le taux de chômage était très bas avant la crise, de seulement 2%, mais qui a monté à 4%. On a vu un gel des recrutements et un gel des hausses des salaires, mais on attend un retour à normal en 2021. Toutefois, 40% des entreprises ont déclarés le gel des investissements. Il y aura des difficultés de retrouver de nouveau des employés. A voir ce que va se passer dans les 4 mois suivantes.  Temporairement on a beaucoup plus de candidats qualifiés sur le marché de travail. Il y a encore des secteurs qui vont souffrir l’année prochaine aussi, malgré les aides de l’Etat. Le secteur du tourisme est primordial et il a été fortement impacté. La crainte est notamment dans le secteur des constructions à cause d’une possible minivague des licenciements dans les mois qui viennent. Les salaires ont augmenté ces dernières années mais aujourd’hui on voit un gel des salaires et des bonus, surtout dans les secteurs les plus touchés. Le taux de chômage extrêmement faible, quasiment partout dans le pays.  Dans une situation comme celle d’aujourd’hui, les entreprises veulent garder leurs meilleurs salariés, donc on ne prévoit pas une baisse, mais pas une augmentation non plus pour l’année prochaine.

 

L’Euro – handicap ou opportunité pour la relance ?

Roumanie : la Roumanie n’a pas encore adopté l’Euro, mais le RON bénéficie d’une bonne parité et d’une stabilité par rapport à l’Euro. Avec une Banque Nationale qui est indépendante, la Roumanie a une crédibilité internationale bonne. On prévoit l’adhésion à l’euro plutôt en 2026, parce que la Roumanie ne remplit pas encore les trois conditions du traité du Maastricht pour adopter l’euro.

La République Thèque : La couronne tchèque n’a fait que se renforcer ces dernières années et les critères pour adopter l’Euro sont remplis, la banque nationale contrôle bien la situation. L’adoption de l’Euro est seulement une question d’ordre politique, c’est un agenda politique et pas économique. Les entreprises seront prêtes à adapter l’euro.

La Slovaquie a adopté il y a quelques années l’Euro et en comparant les économies, on ne peut pas dire que l’Euro a eu un rôle majeur pour la croissance, il n’y a pas des arguments détracteurs contre ou en faveur de l’euro.

Hongrie : Pour la Hongrie, l’adoption de l’euro est aussi une décision politique. Dans le contexte actuel, c’est plutôt un avantage d’avoir une monnaie propre car le taux de change est un outil de compétitivité. Dans un futur proche, pas l’intérêt de se séparer de cet outil. L’interdépendance de ces quatre économies est très forte et une fois qu’un de ces pays adoptera l’euro, probabilité d’avoir un effet domino, mais pas dans un contexte post Covid.

Pologne : L’adoption de l’euro dans le futur proche n’est pas d’actualité.

 

Relocation vers l’Europe – quels atouts ?

RT : Les employés en Europe sont bien connectés et le télétravail a été possible dès le démarrage de la crise sanitaire ce qui représente un avantage compétitif face aux autres continents. En Tchéquie, le digital et la cyber sécurité sont des secteurs qui ont une croissance importante, une relocalisation est possible, mais il faut la faire d’une manière intelligente. Il y a une réflexion qui est en cours concernant ce sujet, notamment pour les secteurs stratégiques – électrique, pharma – qui aujourd’hui ont une grande dépendance envers la Chine.

Pologne : Il y a une prise de conscience en Europe vis-à-vis de la dépendance de l’Asie, car il y a eu pendant quelques mois des grosses blocages logistiques causés par les mesures sanitaires. Une opportunité supplémentaire pour nos pays pour localiser la fabrication de certains biens, notamment dans le secteur de la santé.

Roumanie – Dacian Ciolos ; ancien Premier Ministre de la Roumanie et leader du groupe Renew Europe, évoquait que dans les négociations de l’allocation du plan de relance en quatre ans il y trois axes principaux : le transfert digital de l’Europe, la transition écologique et la résilience européenne afin pour ne pas dépendre de l’ASIE ou des Etats Unis pour les produits stratégiques. A ce titre, la Roumanie est bien placée, de point de vue géographique, étant riche en sous-sol et ayant une population importante, de 19 millions d’habitants, dont le niveau de vie est en train e monter. De plus, on a beaucoup d’innovation dans la robotisation des process.

Aides de l’UE

Pologne : La décarbonatation de l’énergie est un sujet important, cela représente un axe majeur.

Tchéquie : La digitalisation et l’automatisation des industries

Hongrie : La digitalisation est nécessaire et est en accélération.

Roumanie : Programmes d’infrastructure, la mise à niveau du port de Constanta ainsi que la transition écologique.

La relance – quel impact ?

Pologne : Deux prochains trimestres très difficiles, optimisme pour l’année 2021.

Hongrie : Également optimiste, malgré nombreuses incertitudes. Les entreprises vont avoir deux trimestres difficiles, mais pas de scenario catastrophe pour l’année 2021

Roumanie : La relance est en cours, pour 2021 une croissance anticipée de 7-8% du PIB. En cas d’une possible deuxième vague, pas de nouveau lockdown prévu.

La République Tchèque : Raisonnablement optimiste, avec un bémol pour le secteur du tourisme et celui des constructions (de bureaux), pour lequel un impact du télétravail est possible.

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